dimanche 30 août 2009

Du sexe sans "Amour" ...

Mais pourquoi l'idée même du sexe sans amour est-elle si communément considérée comme destructurante ?
Pourquoi tant de gens le considèrent comme dégradant, plus particulièrement encore lorsqu'il s'agit d'une femme ?
Sacralisation du corps féminin ?

Alors certes, je suis d'accord que quand l'amour est présent (et encore faut-il que le sexe soit au diapason), il n'y a rien de mieux.
Mais à défaut ?
On prend son mal en patience et on attend chastement qu'il veuille bien faire un détour par chez soi ?
Ou on décide de partager des envies, des fantasmes, des pulsions avec des amants, de passage ou pas. Moments dont l'amour au sens absolu est absent, relations provisoires, mais moments de partage, et d'exclusivité temporelle.

La fidélité à l'état amoureux doit-elle être dans le corps ou dans la tête ?
D'ailleurs doit-il y avoir fidélité, et si oui, à quoi ?
Certaines conceptions paraissent si éloignées les unes des autres qu'elles peuvent en devenir inconciliables ...

23 commentaires:

gicerilla a dit…

Intéressant questionnement. L'expression "faire l'amour" est un leurre et en tout cas un libbellé estampillé conforme par la religion et les institutions bien pensantes (dont celle et pas des moindre du mariage). Une façon sans doute de rappeler que pour avoir des relations sexuelles avec un être du genre opposé (on ne parle même pas du même genre, ça non) il faut s'aimer et que seuls s'aiment les couples sacralisés. Bref, faire l'amour est réservé à ceux qui sont passés devant le bon dieu et le maire et on reçu et de Dieu (par la voix du curé) et des Hommes le droit de se reproduire. Ben oui, car faire l'amour vous le savez bien ne peut servir qu'à ça, le plaisir étant accessoire et souvent illusoire. Hors donc, voilà que vous parler du sexe sans amour. C'est une évidence, le sexe sans amour c'est le paria de notre société. Alors si on a des relations sexuelles hors mariage donc hors "amour homologué" on est forcément une sale bête, une grosse salope pire que la chatte en chaleur qui laisse sa trace au sol. Moralité : il faut enfin redéfinir le mot amour. L'amour dans "faire l'amour" devrait être simplement entendu comme le "respect", "l'envie partagée" car alors deux êtres même inconnus peuvent se rencontrer pour des joutes "amoureuses" sans que des notions morales ne viennent entâcher ces beaux moments !

Euh, j'suis claire là ?

Au feu les moralistes et les bien pensants.

Charl' a dit…

franchement le débat de la morale est dépassé là…
(à moins d'être catho ou musulman ou autre)

il faut juste se poser la question de ce qu'on veut vraiment.

Baiser comme un robot juste pour baiser.
Ou alors admettre qu'à défaut d'amour il faut au moins une sacrée dose de désir pour pouvoir baiser avec quelqu'un.

(et pour avoir du désir n'y a t il pas au moins une dose d'affection nécessaire ?)

Est-ce que trouver un homme beau et désirable n'est pas déjà le début d'un amour (même fugace) ?

ce serait juste une question d'intensité du sentiments alors ?

Et une question de respect de soi-même. Bien connaitre ses envies et ses désirs pour qu'ils ne se retournent pas contre nous.

Perso, faire l'amour sans aucun sentiments (sans aller jusqu'au grand amour) c'est juste de la prostitution…

(et je suis athée)

K a dit…

Je crois qu'il faut avoir une vision un peu plus large pour tenter de comprendre.

Naturellement, l'idée du couple est venue à l'Homme afin d'être en mesure de procréer et d'élever sa famille au mieux (le mâle part à la chasse, la femelle s'occupe des enfants).
Puis, l'Homme a eu besoin d'un dieu qui lui aurait soufflé que le sexe en dehors du sacro-saint mariage, ce n'est pas bien. L'Homme y croit bien sûr et élève ses enfants dans ce sens.

Et nous avons continué à évoluer. Mais cela se fait peu à peu, lentement.

Aujourd'hui, l'idée du sexe hors mariage, du sexe uniquement dans un but de plaisir est apparue. Et ça plait à l'Homme. Mais pas à tous les Hommes.... Pas encore... l'évolution de l'Homme est lente. Certaines idées sont encore bien ancrées. Il faut du temps pour s'en débarasser.

Quant à comparer la prostitution au sexe sans amour, je trouve qu'on va un peu loin. J'imagine que le sexe sans amour ne signifie pas sans désir de l'autre. Dans la prostitution, j'imagine que le ou la prostitué(e) n'a pas de désir pour son ou sa partenaire (malgré ses râles de bonheur qui n'ont qu'un but, en terminer au plus vite).

Le sexe sans amour commence à faire son chemin et je ne dirais pas que c'est le paria de notre société. Il nous faut juste du temps pour évoluer et évoluer dans notre vision du sexe. Certains vont juste plus vite que d'autres.

En ce qui me concerne, je peux comprendre mais je m'imagine mal un rapport sexuel sans une certaine complicité avec ma partenaire. Et cela nécessite forcément un temps de découverte de l'autre. Le minimum serait alors, désir et complicité.

Blanche a dit…

Paria de la société, c'est que je me sens parfois. Ne pas dire aux autres, cacher ces moments de plaisir, parce qu'il s'agit de ça. Respect de l'autre, amusement, découverte, désir, mais pas l'amour avec un grand A, pas les papillons dans le ventre, mais une alchimie.
Et jamais au grand jamais d'amour tarifé, quelle horreur !
Prendre son temps, écouter l'autre, le découvrir, profiter de l'instant présent, même si on sait qu'on ne passera pas notre vie ensemble.

502 a dit…

Une petite remarque, inspirée de votre billet : Il y a un risque dans la formule "sexe + amour", c'est de voir l'amour édulcorer ou paralyser un peu la dimension très crue des pulsions sexuelles. Mais il est heureusement possible de se prémunir contre ce risque insidieux.

Lampe de chevet a dit…

Le sexe sans amour, c'est bien sûr techniquement possible.

Je suis quand même toujours un peu troublé, lors de mes lectures de différents blogs, par la vacuité exprimée par ceux et celles qui le pratiquent.

Ce n'est sans doute pas une question de morale. Avoir une relation sexuelle, en soi, ce n'est jamais que remplir un trou (ce qui n'est pas mal en soi !). Le faire avec amour, c'est peut-être combler le vide fondamental de l'existence… et ça, c'est autre chose !

Quine a dit…

@tous : whaouh ! bravo pour vos commentaires !

@gicerilla : tu es absolument limpide :-)

@Charl' : le désir vient (en tout cas chez moi) quand il y a échange, jeu et et que je sens qu'il y a envie de l'autre côté.
Quand l'univers de l'autre me donne envie d'y entrer, de le connaître mieux. Et en tout état de cause, j'ai besoin de tendresse.
Et là ce n'est plus de la baise pour la baise, mais un véritable moment partagé.

Quine a dit…

@K : désir et complicité, voilà qui est parfaitement résumé :-)

@Blanche : c'est vrai que rares sont ceux avec qui on peut partager cette vision de la vie, et à qui on peut raconter ce que l'on vit. Et savoir que l'on ne finira pas sa vie ensemble (et encore, j'imagine que l'on peut avoir des surprises dans ce domaine) n'empêche pas de profiter de ces moments, et d'en garder de très bons souvenirs.

Quine a dit…

@502 : nous ferez-vous profiter de vos lumières en ce domaine ?

@Lampe de chevet : je ne suis pas tout à fait d'accord concernant la vacuité des récits lus ça et là. Certes, il y en a. Mais j'en ai trouvé beaucoup d'où sourdaient l'affection et la tendresse.
Et je me répète, quand amour et sexe endiablé sont liés, c'est quand même ce qu'il y a de mieux ;-)

Charl' a dit…

à quine (on est d'accord)

Peel a dit…

Pfiou.
Tu m' excuseras ma biche, mais moi j' ai bien trop mal à la tête pour réfléchir à ça aujourd' hui.
Je repasse dès que mon Doliprane aura produit son petit effet salvateur sur mes neurones.

Quine a dit…

@Charl' : j'en suis ravie :-)

@Mademoiz'ailes : alors bichette, ça va mieux ? J'attends avec impatience que le doliprane ait apaisé tes neurones pour avoir ton avis ... :-)

Bougrenette a dit…

"Mais pourquoi l'idée même du sexe sans amour est-elle si communément considérée comme destructurante ?"

Parfois je me demande si ce qui est réellement destructurant n'est pas simplement cette obsession à ne y mettre d'amour, à vouloir croire qu'il n'y en a pas. :-)

Sinon je t'embrasse fort.

Quine a dit…

Bien sûr qu'il y a de l'amour (en tout cas une sorte d'amour) dans ces relations plus ou moins provisoires. Mais il ne correspond pas à la définition que s'en font beaucoup de gens, alors ils décrètent que ça n'en est pas. Je remarque d'ailleurs qu'ils développent en général une intolérance à qui ne fonctionne pas comme eux assez stupéfiante ...

Et je t'embrasse fort aussi :-)

X-Addict a dit…

Je viens après la bagarre :P
J'aime votre dernier commentaire, il n'y sans doute pas d'amour au sens profond et entier qu'un couple se donne, mais oui une complicité, parfois davantage, des sentiments troubles et grisants.
Toutefois et puisque nous nous prétendons libertins, nous voyons autour de nous des personnes qui font réellement du sexe pour du sexe, et j'ai pu constater qu'ils en tiraient un plaisir immense mais aussi une forme de béatitude, d'assouvissement ! et pourquoi pas finalement.

caliste a dit…

vaste débat auquel je me joins un peu en retard et où je n'ai pas l'impression d'apporter grand chose hormis de dire que je partage l'idée qui découle de votre billet, quine.

La déconnexion de l'amour et du sexe est une évidence qui se heurtera toujours à des résistances multiples qui ne sont pas que morales. Et je crois qu'il faudra s'accommoder encore longtemps de ces incompréhensions, répréhensions et autres condamnation qui fleurissent dès que l'on affiche cette idée.

Maintenant encore faut-il pouvoir définir avec une certaine forme de certitude ce qu'est le sentiment amour, ce qu'est l'amour... . Je crois que cette question nettement plus préoccupante que celle de la légitimité de la relation sexulle bâtie entre personnes ne fonctionnant pas au sein du même couple...

Mais désolé d'enfoncer des portes ouvertes...

Gaspard a dit…

Je viens de voir la couverture d'un magazine qui m'a fait penser à vous et à votre débat: "couple: se masturber, est-ce tromper ?" Je n'ai pas la réponse.

Quine a dit…

@X-Addict : Mais même en situation de libertinage, j'ai besoin de la présence, du regard, du plaisir de l'autre, celui avec qui je suis venue dans ces lieux de débauche, et pour qui j'éprouve "plus" qu'une simple envie de sexe ;-)

Quine a dit…

@Caliste : je crois qu'au-delà des questions de morale se pose aussi le problème de la possession. Le couple porte en lui-même la notion de fidélité, et le sexe sans "amour" fait resurgir le spectre de l'infidélité (même lorsqu'elle est librement consentie dans le couple)... insupportable pour beaucoup !

Quine a dit…

@Gaspard : alors là je m'inscris en faux !!! ;-)

waid a dit…

gaspard

non !!!!!!!

moi qui était fier de mes 17 ans de fidélité mais si ce masturber c'est tromper je n'ai pas un jour
:(

Philo a dit…

J'ai appris qu'il était possible d'avoir une relation sexuelle en ressentant autre chose que de l'amour, mais en y mettant pratiquement tous les ingrédients qui le composent ...
Cela en fait un moment qui ne démérite pas le titre peut-être plus furtif, de belle histoire !
Tout dépend de l'Autre ...

Quine a dit…

@Philo : oui, ça fait de très belles histoires :-)